Le trésor d’orfèvrerie de l’église de Saint-Jean-Du-Doigt, riche d’une vingtaine de pièces exceptionnelles, regroupe à la fois des objets de culte et de pèlerinage. La première allusion à ce trésor est la mention de Jean de Mauléon en 1429, du don fait par le duc Jean V de «deux marcs d’argent pour couvrir le doy S. Jehan qui est à S. Mériadec». Il s’agit ici de la relique du doigt de saint Jean-Baptiste qui serait arrivée miraculeusement de Normandie vers 1437, et qui donnera son nom au village anciennement appelé Traon Mériadec. L’importance des reliques et par conséquent des pèlerinages vers Saint-Jean-Du-Doigt explique la richesse de la paroisse et donc du Trésor. En 1836, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, admire les plus belles pièces et décide de classer la croix et deux calices dès 1893. Toutes les pièces du Trésor seront classées par la suite. Lors de la Révolution Française, tout le trésor a failli disparaître pour être fondu afin d’alimenter les caisses de l’Etat, mais il est sauvé par le maire de la commune qui décide d’envoyer les pièces les moins intéressantes du trésor. En 1955 lors de l’incendie de l’église, le Trésor sera à nouveau sauvé grâce au coffre scellé dans le mur dans lequel il était conservé. Chaque année, les pièces du Trésor sont présentées au public pour les cérémonies du Pardon qui se déroule le dernier dimanche du mois de juin. Elles sont aussi exposées de manière permanente dans une vitrine installée dans l’église ouverte aux visiteurs tous les jours de 8h30 à 16h30.

 

L’histoire de la relique du doigt de Saint-Jean-Baptiste

Saint-Jean-Du-Doigt, autrefois appelé Traon-Mériadec (vallée de Mériadec), est à l’origine une trève dépendant de Plougasnou. Au début du XVème siècle, l’histoire raconte que l’un de ses habitants aurait miraculeusement rapporté de Saint-Jean-de-Day en Normandie, la relique du doigt de Saint Jean-Baptiste.

Selon la légende, le jeune homme priait avec ferveur auprès de la relique lorsqu’il se découvrit une grosseur au poignet et se sentit saisi d’une inexplicable allégresse. Sur le chemin du retour, les cloches sonnaient d’elles-mêmes et les arbres s’inclinaient. A la chapelle de Traon Mériadec, la jointure de sa main se déchira et la relique sortit de sa chair pour sauter sur l’autel. Informé des événements, le Duc de Bretagne Jean V se déplace pour contempler le doigt et décide de faire construire en ce lieu une église digne d’abriter une telle relique. La première pierre aurait été posée en 1440, mais l’édifice est achevé 73 ans plus tard grâce à la Duchesse Anne. Souffrant de son œil gauche, elle se serait rendue à Saint-Jean-du-Doigt pour se faire appliquer la relique aux vertus miraculeuses sur son œil malade. Guérie, elle fait un don à l’église pour poursuivre les travaux. L’édifice donne alors son nom au village qui devient un lieu de pèlerinage très fréquenté.