Le Pardon du feu
Le pardon de Saint-Jean-du-Doigt, célèbre pour sa relique de Saint Jean-Baptiste, conservée à l’église dans la salle du trésor, attire chaque année de nombreux pèlerins et touristes qui apprécient l’authenticité de cette fête traditionnelle.
HISTOIRE DU PARDON DE SAINT-JEAN-DU-DOIGT
Célébré dès le XVe siècle, le pardon de Saint-Jean-du-Doigt, à la fois fête religieuse et profane, atteint son apogée à la fin du XIXe siècle. Il rassemble alors jusqu’à 15 000 pèlerins venus des quatre coins de Bretagne, à pied ou par la mer. Au milieu du XXe siècle, la ferveur diminue et à partir des années 1970, le pardon décline.
LE RENOUVEAU
En 1990, à l’occasion du bicentenaire de la création de la commune et de l’inauguration des nouveaux vitraux de l’église, les habitants se mobilisent pour faire revivre le pardon. En 1998, cent ans après la description qu’en fait Anatole Le Bras dans son livre Le pardon du feu, on retrouve le déroulé des fêtes d’autrefois : vêtus du costume traditionnel, les habitants du village et des paroisses environnantes en formant un cortège, sont accueillis sur la place Robert Le Meur où l’on procède au salut des bannières en signe de bienvenue. Puis l’assistance se rend à l’église pour l’office religieux. La grande procession débute alors, elle est menée par un petit enfant symbolisant Saint Jean-Baptiste ; les hommes portent les croix, les femmes les bannières. La montée vers le calvaire et la fontaine de Pen ar C’hra se fait au rythme des chants religieux. Le tantad (feu de joie en breton) est allumé à l’issue de la cérémonie.
Voici ce qu’en dit Anatole Le Braz le 24 juin 1898 :
« Le spectacle est d’une indicible beauté barbare. Souple et reptilienne, la flamme enlace maintenant le bûcher de ses anneaux… L’âpre caresse du feu le creuse, le fouille, le sculpte en quelque sorte, et peu à peu dégage du bloc informe une statue, un colosse, une espèce de moloch noir auréolé d’une nuée ardente et drapé d’une pourpre d’incendie. »
Le dernier dimanche de juin, chaque année, le pardon de Saint-Jean-du-Doigt rassemble une véritable foule où se côtoient en toute harmonie laïcs et religieux, pour perpétuer cette tradition ancestrale.