Saint-Jean et les Peintres

L’HÔTEL SAINT-JEAN

À la fin du XIXe siècle, alors que le tourisme balnéaire est en plein développement, Charles Vouaux reprend l’auberge de sa mère, acquise en 1889, et la transforme en hôtel, permettant d’accueillir une nouvelle clientèle. Parmi elle, de nombreux artistes peintres, amoureux des lumières changeantes du Nord Finistère, de ses côtes sauvages et de ses villages ramassés autour d’un enclos paroissial. Il équipe son Hôtel Saint-Jean et des Bains de mer d’un petit pavillon servant de salle de billard, d’un cours de tennis et d’un atelier d’artistes. Cet atelier, la Maison des peintres, bâti sur les hauteurs du parc, permet aux artistes hébergés de pratiquer leur art, tout en jouissant d’un magnifique panorama sur le village, l’enclos de l’église et la mer.


DES PEINTRES ÉTRANGERS

Au début du XXe siècle, de nombreux artistes venant de Grande-Bretagne, des États-Unis ou d’Australie séjournent à Saint-Jean. Il arrive fréquemment que la pension de l’hôtel soit payée en tableaux ; l’Américain Thomas Congdom offrit à Charles Vouaux une toile intitulée Last Kiss of The Sun représentant l’église vue de la Maison des peintres. Ce tableau – visible à la mairie – est aujourd’hui propriété de la commune.
Un autre Américain, Richard Miller, séjournant habituellement à Giverny, s’installe à Saint-Jean de 1912 à 1914 ; il organise des sessions de peintures pour des jeunes filles américaines. Il offrira treize tableaux à ses hôtes, en remerciement de l’hospitalité reçue. On peut également citer l’Anglais Claude Marcks, l’Australien Ambrose McCarthy Patterson, les Américains Donald Beauregard, Lionel Barrymore, et le Polonais Moïse Kisling.


DES PEINTRES FRANÇAIS

En 1906, Maxime Maufra y séjourne et peint de nombreux tableaux dont Les trois falaises, La côte, ou bien encore Lever de lune à St-Jean-du-Doigt. En 1925, c’est au tour de Mathurin Méheut et de son élève et amie Yvonne Jean-Haffen de venir s’imprégner des ambiances de pardon et des scènes de procession. Ils produisent de nombreux croquis et tableaux sur ces thèmes inspirants. Le morlaisien Léopold Pascal, possédant une maison à Saint-Jean sur la place de la mairie, peint de nombreuses toiles représentant le village et ses environs. Disparu en 1957, il est inhumé dans le cimetière près de l’oratoire du sacre. Dans les années 1960, Marguerite Baudouin, peintre morlaisienne, expose chaque été ses tableaux sur les murs extérieurs de sa maison, place de la mairie.


LA FIN DU XXe SIÈCLE

La Maison des peintres est à l’abandon et menacée de destruction. Pour renouer avec ce passé artistique, et sous l’impulsion de quelques passionnés, la municipalité décide en 1998 de sauver l’atelier et entreprend sa  restauration. Depuis 2003 de nombreuses expositions y sont organisées. À cette même date, un peintre argentin, Ricardo Cavallo, s’installe à Saint-Jean et fonde l’école de peinture Bleimor (loup des mers en breton) dans un bâtiment mis à sa disposition par la municipalité en 2015, place Tanguy Prigent.